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AMÉLIORATION DES RACES CHEVALINES DE LA FRANCE


§ I

De la formation des races ou transformations
de l’espèce.


« Le temps fait disparaître les vaines erreurs des opinions humaines, et confirme les jugements de la nature[1] »


L’espèce, a écrit Lœmarck, « est une collection d’individus semblables que la génération perpétue dans le même état, tant que les circonstances de leur situation ne changent pas assez pour faire varier leurs habitudes, leurs caractères et leurs formes. »

L’espèce, a dit à son tour I. Geoffroy Saint-Hilaire, « est une collection ou une suite d’individus caractérisés par un ensemble de traits distinctifs dont la transmission est naturelle, régulière et indéfinie dans l’ordre actuel des choses. »

En admettant ces deux définitions comme également justes, nous nous rattachons au principe de la transformation des espèces que, longtemps avant Lœmarck un célèbre penseur avait conçue et écrite : « Il est probable, dit ce philosophe, remarquable par sa liberté d’esprit, que si le spectacle des êtres est aujourd’hui si varié, c’est que chaque anneau de la grande chaîne tend sans cesse à se rapprocher de celui qui est au-dessus de lui ; ce mélange

  1. Opinionum commenta delet dies naturæ judicia confirmat. — Cicéron