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ments) et nous désignons les premiers agents naturels et nous appelons les seconds agents artificiels ; cette dernière classification ayant l’avantage de mieux faire connaître l’action des uns et des autres.

L’intelligence de l’homme qui s’est étendue sur toutes les branches de l’industrie et de la science n’a pas laissé de côté l’amélioration du cheval ; et, ayant manifesté sa puissance partout où il a pu pénétrer, l’homme arrivé en présence de ce noble animal, a tout fait sur cette nature d’utile et maniable.

Lui a-t-il demandé, dans le moyen-âge, d’être lourdement harnaché et de porter un cavalier couvert de fer ? Il l’a obtenu. A-t-il voulu lui faire franchir l’espace avec une vitesse inconcevable ? Il l’a fait. Et, lorsqu’il s’est agi de lui faire traîner des charrettes, fortement chargées, le cheval s’est prêté aux besoins de l’homme et lui a fourni ce qu’il voulait.

Il y a donc là une loi générale de cause à effet que nous ne devons pas perdre de vue, parce qu’elle nous dit que l’organisme tend toujours à se mettre en rapport avec les conditions d’existence où il se trouve.

Partant de ce point, ne sommes-nous pas autorisé à nous demander ce que signifient ces jérémiades forcées qui consistent à déplorer continuellement le sort de nos anciennes races ? N’est-ce pas par le seul fait d’une loi de destination générale, qui veut que le temps change tout, qu’elles ont disparu ?

Mais si la machine animale se modifie par elle-même, l’homme peut aussi agir sur la matière organisée. Le cheval de pur-sang anglais, les bœufs durham, les moutons dishley, southdowon, mauchamp sont la preuve vivante de ce que nous avançons.