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muscles et relativement tous les autres organes se trouvent arrêtés dans leur mouvement de formation.

Il faut pour subvenir aux besoins incessants de la calorification et de la respiration une nourriture appropriée, sans quoi ces fonctions s’exécutent aux dépens des molécules constitutives du corps, et la ruine complète de l’économie animale se fait prochainement sentir si l’on tarde trop à porter remède au mal.

Que l’on prenne deux chevaux d’une même origine, qu’on élève l’un dans un pâturage ordinaire et l’autre à l’écurie, en lui donnant une nourriture réglée et substantielle, à un moment donné, les deux animaux ne seront plus reconnaissables.

Il ne faut pas croire que tous les chevaux qui s’élèvent dans le Perche y soient nés ; les éleveurs vont les chercher en Bretagne, en Franche-Comté, en Bourgogne, en Poitou. Tous ces poulains, quoique de provenance différente, arrivés à l’âge adulte, se ressemblent tous par le seul effet de la nourriture qu’on leur donne ; la transformation est si complète que souvent un cheval d’origine Franc-Comtoise, est vendu dans le pays qui l’a vu naître comme percheron.

En 1580, la culture des terres dans le Perche se faisait avec des bœufs, on n’employait que très-exceptionnellement le cheval pour les besoins agricoles. On introduisit dans le pays des prairies artificielles, et, dès ce moment, les chevaux qui n’avaient été jusqu’alors qu’un objet accessoire, se développèrent peu à peu, et finirent enfin par acquérir la réputation universelle qu’ils ont aujourd’hui.

Dans le commencement de ce siècle le cheval lorrain était de petite taille, il possédait un certain degré de ro-