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qualité d’un aïeul se reproduira dans le petit-fils sans que le fils l’ait possédée. Ne peut-on pas admettre après ce résultat, que les êtres exceptionnels qui apparaissent de loin en loin dans une famille, ne sont que le fait de l’éclosion spontanée de qualités supérieures restées latentes chez leurs prédécesseurs ?

Ces principes posés, on peut sans s’éloigner de la vérité, considérer la formation du fœtus comme le résultat de deux forces émanées de chaque générateur. Ces forces d’organisation sont difficiles à définir ; il est permis d’en connaître l’effet, mais on ne peut pas en pénétrer l’essence comme si la nature avait voulu dans ses manifestations couvrir d’un voile ses mystères !

Partant de là, on peut affirmer, que plus les générateurs seront éloignés au point de vue du tempérament, de la constitution, de la conformation, et plus ils donneront naissance à des produits chétifs et difformes. Il s’ensuit également que si dans un croisement, un individu a plus de puissance, de force, de résistance, de fixité dans la race que l’autre, l’être engendré ressemblera plus au premier ascendant qu’au second.

L’étude comparée des divers phénomènes qui se passent dans un croisement démontre 1o que le père reproduit dans un descendant les caractères extérieurs, les systèmes osseux, musculaires ; par conséquent la tête et les extrémités.

2o Le tempérament, la constitution et le caractère.

Pour rendre cette proposition évidente, il suffit de considérer l’hybride résultant du croisement du baudet et de la jument. Le mulet, en effet, possède la grosseur de la tête et la brièveté de l’encolure qui sont les défauts du père. Comme le baudet il a aussi les jambes grêles, les