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mettre en pratique chez nous. Les courses ne sont bonnes que pour les personnes, qui ont beaucoup d’argent à dépenser pour le luxe, mais elles ne peuvent que faire tort aux cultivateurs.

Si donc, dans le principe, ces célèbres enthousiastes qui ont tant prôné les courses, avaient plus connu le fond de l’institution que la superficie, ils n’auraient pas concouru au développement d’un prétendu moyen d’amélioration si peu en rapport avec nos usages et nos besoins.

Au milieu de tant de graves inconvénients, est-il possible de trouver quelque avantage aux courses ? Nous en chercherions en vain. Au contraire, des abus inhérents à l’institution doivent encore être signalés.

Les courses sont pour les sportman un objet de spéculation comme les actions de la Bourse ; un cheval qui a gagné un prix sur une place est engagé une seconde, une troisième fois, le turf est sa destination ; il n’en sort que lorsqu’il a les tendons forcés et la constitution ruinée. Alors de deux choses l’une, ou le vainqueur du Derby va finir tristement sa carrière sous les coups de Jean-Martin qui conduit le numéro 3520, ou il va être livré à la reproduction pour donner aux éleveurs, dupés de fond en comble, de misérables poulains.

Aujourd’hui les prix que l’on distribue dans les courses sont une chose très-secondaire, le principal moteur, ce sont les paris, et ce jeu, chez les Anglais, devient une véritable passion poussée quelquefois jusqu’à la fureur et la démence. À New-Market, il y a tous les ans, dit-on, plus d’argent perdu et gagné que dans toutes les maisons de jeu de l’Europe.

Ridicules imitateurs des manies anglaises, en faisant des courses, nous avons aussi introduit chez nous l’usage