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DE GÉOLOGIE.

celle de l’eau. Quelques-uns de leurs sages croyaient même que celle du feu avait précédé celle de l’eau.

Belus, l’Assyrien, disait expressément, que la terre avait été dans un état de conflagration : comme nous venons de voir que le rapporte Sénèque.

Eratosthène, suivant le rapport de Strabon, pensait également que le globe terrestre avait été embrasé.

Ce sentiment a été soutenu par plusieurs philosophes anciens. Quelques-uns, il est vrai, disaient que les eaux avaient couvert le globe avant qu’il eût été soumis à l’action du feu.

Mais ces sages ne nous ont point laissé les preuves sur lesquelles ils fondaient leurs opinions. Le géologue doit rechercher si les faits confirment ces idées, ou leur sont contraires.

Tous les faits connus nous indiquent que,

1°. La surface actuelle du globe terrestre est le produit de l’action immédiate des eaux. Il faut seulement en excepter les contrées volcaniques ; et ce ne sont que des phénomènes locaux.

2°. La masse entière du globe a été formée par des substances aériformes.

3". On en doit conclure que le globe, dans les premiers momens de sa formation, a éprouvé un très-grand degré de chaleur, semblable à celui qu’éprouve une comète qui passe, près du soleil : mais il y a diverses manières de concevoir que la température de la terre ait pu être élevée à un haut degré. Examinons auparavant les effets qui en résulteraient.

Supposons que le globe terrestre, tel qu’il est aujourd’hui, éprouvât, par une cause quelconque, un degré de chaleur très-intense. Il s’en dégagerait, comme des comètes qui passent près du soleil, une immense quantité de fluides aériformes,