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LEÇONS

« On peut donc conjecturer que les planètes ont été formées aux limites successives de cette atmosphère, par la condensation des zones qu’elle a du abandonner dans le plan de son équateur, en se refroidissant et en se condensant à la surface de cet astre. Ces zones de vapeurs ont pu, par leur refroidissement, former des anneaux liquides ou solides, autour du corps central. Mais ce cas extraordinaire ne paraît avoir eu lieu dans le système solaire que relativement à Saturne. Elles se sont généralement réunies en plusieurs globes, et quand l’un d’eux a été assez puissant pour attirer à lui tous les autres, leur réunion a formé une planète considérable. Il est facile de voir que les vitesses réelles des parties de l’anneau de vapeurs croissant avec leurs distances au soleil, les globes produits par leur aggrégation ont dû tourner sur eux mêmes dans le sens de leur mouvement de révolution. On peut conjecturer encore que les satellites des planètes ont été formés d’une manière semblable par les atmosphères des planètes. Les cinq phénomènes rapportés précédemment (savoir 1°. les mouvemens des planètes dans le même sens et à peu près dans un même plan ; 2°. les mouvemens des satellites dans le même sens que ceux des planètes ; 3°. les mouvemens de rotation de ces différens corps et du soleil, dans le même sens que leur mouvement de projection, et dans des plans peu différens ; 4". le peu d’excentricité des orbes des planètes et des satellites ; 5°. enfin la grande excentricité des orbes des comètes) découlent naturellement de cette hypothèse. Les anneaux de Saturne et la découverte des quatre petites planètes situées entre Jupiter et Mars, à des distances du soleil à peu près les mêmes, lui ajoutent un nouveau degré de vraisemblance. Enfin, si dans les zones abandonnées successivement par l’atmosphère solaire, il s’est trouvé des molécules trop volatiles pour s’unir entr’elles, ou aux corps célestes, elles doivent en continuant de circuler autour du soleil, nous offrir