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DE GÉOLOGIE.

Sohgdos, et où coulent de si grands fleuves ; sur tous les points, de l’horison, tels que l’Indus, le Gange, le Menan, le Honan, le Kiang, l’Amour, la Lena, le Yenisey, l’ob, l’Irtisch…, n’ont pu être creusés par des courans qui auraient ouvert les vallées des deux côtés.

La même chose aurait eu lieu dans les Valdaï, d’où sortent le Volga, la Duina, la Neva, le Bog…

Dans les Alpes, si la vallée de Sion, où coule le Rhône, eût été creusée par un courant, pourquoi ce courant n’aurait-il pas pénétré dans les vallées où coulent le Rhin, le Danube, le Pô…

Ce n’est pas tout. Il y a des vallées qui sont fermées de tous côtés, et forment des espèces d’entonnoirs. Toutes celles qui renferment des lacs tels que les bassins de la Caspienne, de l’Aral, de Baikal, de l’Ontario…, sont de ce genre. Supposons ces lacs s’écouler par des conduits souterrains. L’emplacement du lac demeurant à sec, il présentera une vaste citerne très-profonde en plusieurs endroits, qui sera une espèce de vallée fermée de tous côtés.

La vallée de Chamouni est presque dans ce cas, elle est bordée de tous côtés par d’énormes chaînes de montagnes, qui ne laissent qu’une issue très-étroite pour l’écoulement des eaux, par la rivière de l’Arve.

Le bassin même de Paris, peut être considéré comme vallée, résidu d’un lac dont la chaussée était du côté de Mande : elle est environnée de montagnes qui la séparent, d’un côté, du bassin de la Loire, et de l’autre, du bassin de l’Oise.

Tous ces faits, et on en pourrait citer une multitude de semblables, prouvent qu’un grand nombre de vallées n’ont pu être creusées par des courans. Dès-lors, les causes qui auraient formé celles-ci, c’est-à-dire, la cristallisation, auraient formé les autres.