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LEÇONS

analogues sont perdus, et qu’on trouve pétrifiés non-seulement sur nos montagnes, mais encore dans des îles, et au-dessous même des eaux des mers. Si la Méditerranée se desséchait tout-à-coup, ne verrions-nous pas des coquillages et des poissons dont les analogues vivans, seraient perdus ? L’écoulement de plusieurs lacs de la Suisse et de la Savoie produirait le même effet, n’y ayant presque point de grands amas d’eaux qui n’aient des animaux qui leur soient propres. »


Observations sur le système géologique de Lamanon.


Lamanon attribuait sans doute des effets trop considérables à l’écoulement des lacs. Sulzer avait été plus sage, en donnant des bornes à ces écoulemens, et en limitant leurs effets à ce qu’ils devaient être : car je demandai à Lamanon,

1°. Quelle a été la première origine de ces lacs ?

2°. D’où leurs eaux seraient elles-mêmes venues ?

3°. Les montagnes et les terrains, qui servaient de bassins aux lacs écoulés, sont des terrains primitifs ou des terrains secondaires : or les uns et les autres sont cristallisés. Ils ont donc été formés dans des eaux préexistantes aux lacs.

Il ne pouvait répondre à cette question.

Vous ne pouvez, lui ajoutai-je, attribuer l’excavation de toutes ces vallées à l’écoulement des lacs : car pour que les eaux des lacs aient pu s’écouler, il fallait qu’auparavant il existât des terrains en pente, ou au moins inclinés ; c’est-à-dire, des vallées et des montagnes.

Il faut donc donner des limites à cette opinion de Lamanon.

On ne peut donc douter qu’il y ait eu un grand nombre de