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LEÇONS

nouvel équateur ; une grande partie des hommes et des animaux noyée dans ce déluge universel, ou détruite par la violente secousse imprimée au globe terrestre ; des espèces entières anéanties ; tous les monumens de l’industrie humaine renversés : tels sont les désastres que le choc d’une comète a dû produire, si sa masse a été comparable à celle de la terre. On voit alors pourquoi l’Océan a recouvert de hautes montagnes, sur lesquelles il a laissé des preuves incontestables de son séjour. On voit comment les plantes et les animaux ont pu exister dans les climats du nord, où l’on retrouve leurs dépouilles et leurs empreintes : enfin, on explique la nouveauté du monde moral, dont les monumens certains ne remontent pas au-delà de quatre mille ans. L’espèce humaine, réduite à un petit nombre d’individus, et à l’état le plus déplorable, uniquement occupée pendant très-long-tems du soin de se conserver, a dû perdre entièrement le souvenir des sciences et des arts : et quand les progrès de la civilisation ont fait sentir de nouveau les besoins, il a fallu tout recommencer, comme si les hommes eussent été placés nouvellement sur la terre.

« Quoiqu’il en soit de cette cause, assignée par quelques, philosophes à ces phénomènes, je le répète, on doit être pleinement rassuré sur un aussi terrible événement, pendant le court intervalle de la vie ; d’autant plus qu’il paraît que les masses des comètes sont d’une petitesse extrême, et qu’ainsi, leur choc ne produirait que des révolutions locales ».

Ces réflexions de Laplace sont confirmées par tous les faits.

Par conséquent, l’hypothèse de Halley ne peut donc être admise.