Page:Delamétherie - Leçons de géologie III.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
LEÇONS

organisés ; qui vivent sur les continens, et qui paraissent n’avoir pas été amenés par les eaux.

e. Terrains, où l’on trouve fossiles des débris d’êtres organisés, qui vivent dans les mers, situés au-dessus des terrains d’eaux douces.

Mais, peut-on déterminer la nature d’un terrain, c’est-à-dire, du lieu où il a été formé, par la nature des fossiles qu’il contient ?

J’ai déjà répondu à cette question ; et j’ai fait voir que la chose est difficile. J’ai dit (Journ. de Phys.) « que des terrains formés dans les eaux des mers, peuvent contenir des fossiles d’eaux douces, qui y auront été charriés par des courans d’eaux douces. Risso en a vu des exemples. (Journ. de Phys., tom. 77, pag. 204, lig. 28) :

« Les vagues, dit-il, agissant continuellement sur le rocher, auprès de Nice, détachent des pétrifications marines, les arrondissent, les mêlent avec les coquilles marines actuelles, et les dépouilles des mollusques terrestres, entrainées par les eaux pluviales ; le tout se dépose avec le sable… et forme de nouveaux dépôts, qui seront peut-être, pour les races futures, des sujets énigmatiques de méditation ».

Des terrains, formés dans les eaux douces, peuvent contenir des fossiles d’êtres organisés, qui vivent dans les mers. C’est ce que j’ai prouvé à l’égard du lac de Genève (Journal de Phys., tom. 76, pag. 57).

C’est donc à la sagacité de l’observateur de déterminer le lieu et l’époque où ont été formés tels ou tels terrains. Les circonstances motiveront son opinion.

Nous devons conclure de ces faits que notre hémisphère boréal a joui autrefois d’une température très-douce, même à une haute latitude, puisqu’on y trouve des fossiles dont les analogues