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l’état de liberté absolue que l’on considère comme l’état de nature. De combien n’est-il pas inférieur au cheval père ? Entre eux il y a et quant à la valeur, et quant au service, la même distance qu’entre un arbre rabougri, végétant à peine, faute de soins et de nourriture, ne donnant que des produits sauvages de mauvaise nature, et un autre qui, placé dans des conditions plus favorables, entouré de soins intelligents, pousse avec force en bonne terre et se charge de fleurs et de fruits.

DES JUMENTS ET DE LEURS PRODUITS.


Il est impossible, à quelqu’un qui ne connaît pas la Camargue, de se faire une idée à peu près juste de l’insouciance qui préside au choix des reproducteurs et du manque complet de soins, les plus urgents dont les produits sont l’objet. Généralement on ne fait rien pour l’élève ; on pourra s’en convaincre par ce qui va suivre.

Les juments sont abandonnées dans les marais pendant la durée de la gestation comme après le part, elles doivent trouver leur nourriture, quelle que soit la saison ; que les vents froids du nord soufflent avec violence, que ce soient les rafales du sud-est apportant un air chaud, raréfié et impur, elles n’en restent pas moins sur des terrains fangeux, n’ayant pour s’abriter que la voûte du ciel, et pour se reposer un sol dur et quelquefois