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qu’il est, le Camargue pourrait encore rendre de grands services si son défaut de taille ne l’excluait du commerce.

L’administration des haras, convaincue des ressources qu’offraient les remarquables qualités de cette pépinière de chevaux, pensa que des croisements judicieux produiraient d’heureux effets en modifiant les vices de conformation et en donnant de l’aptitude à acquérir de la taille. Pour le prouver elle fonda en 1837 une manade modèle absolument sur les mêmes bases que les manades du pays. Les produits qui en résultèrent répondirent à ce qu’une saine théorie avait fait espérer. Les premiers croisements avec l’arabe donnèrent des chevaux ayant la taille de la cavalerie légère, les défauts avaient disparu et ils pouvaient faire de très-bons chevaux de service. Les propriétaires du pays qui suivirent cet exemple obtinrent des produits bien supérieurs à ceux du type local. M. le baron de Rivière au Mas-du-Vert et M. Roux, à Faraman, obtinrent des produits d’une supériorité incontestable. Un d’eux Prince, élevé chez M. Roux, fils d’arabe, était un joli cheval de cavalerie de ligne, avec des caractères du cheval barbe, tels que, s’il s’était trouvé, disait-on, dans un régiment de cavalerie d’Afrique, il aurait été impossible aux plus expérimentés de le distinguer comme cheval européen. Youssouf, qui fut son vainqueur fut aussi un beau cheval ; Phos, fils d’une très-petite jument Camargue, et Tatius demi-sang anglo-arabe, fut un excellent