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Le lopin A, au feu depuis un moment, est, après cette opération, vite chaud du bout opposé ; on forge un deuxième fer avec ce premier lopin, seulement ici on doit arrondir l’angle opposé en diagonale à celui déjà rond du premier forgé. Agissant ainsi, l’angle externe du talon est un peu plus long et peut davantage protéger le pied dans cette partie. Il ne reste plus qu’à séparer avec la tranche les deux fers ainsi ébauchés. Leurs talons sont mis sur le feu, et pendant qu’ils se chauffent, on procède de la même manière avec le lopin B pour en obtenir un deuxième fer ; séparé du premier, ils sont tous les deux mis sur le feu comme les deux ci-dessus ; ceux-ci étant chauds on étire et on polit leur talon. On continue ainsi l’opération en ayant soin de chauffer de nouveaux lopins, pendant qu’on termine les talons des deux fers ébauchés du lopin B.

Nous devons ici faire remarquer que lorsqu’on emploie des barres de fer assez longues et non divisées, comme précédemment, en lopins, on peut, au début, les tenir avec la main sans crainte de se brider. Mais après chaque opération on est obligé de séparer le fer ébauché de la barre ; cette séparation se fait au moyen de la tranche. On doit tenir cette dernière un peu obliquement à la direction transversale de la barre ; de cette manière on obtient un fer dont l’angle externe est un peu plus long que l’interne. La barre présente la même obliquité que le talon du fer, son angle le plus allongé constitue la pince du fer suivant, tandis que l’autre, par suite de sa moindre longueur, est plus facilement arrondi. La barre est de nouveau mise au feu par le même bout ; on prend la deuxième et on continue l’opération. Chaque fois qu’un fer ébauché est séparé de la barre, il est mis sur le feu par son talon. On termine ce dernier avant de passer de la seconde à la première barre ou de celle-ci à l’autre.