Page:Delbreil - Essai sur l’amaurose.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 12 —

action morbifique se produirait dans l’orbite ; car, si sa cause était intra-crânienne, ou postérieure au chiasma, l’affection serait moins limitée.

Nous ne tiendrons pas compte du type intermittent sous lequel elle pourrait se présenter, comme le prouve le fait suivant, constaté par M. Higniard sur une jeune fille qui se plaignait d’un affaiblissement de la vue, commençant tous les jours à deux heures de l’après-midi et augmentant graduellement jusqu’à cinq heures, où la vision était tout-à-fait perdue. Ensuite elle se rétablissait peu à peu.

Quand la vision est entièrement abolie, l’affection est dite complète ou confirmée et, dans le cas contraire, incomplète.

Étiologie. Il est des cas où les causes sont saisissables et dont la formation de la maladie s’explique jusqu’à un certain point ; mais il en est d’autres où l’on ne peut s’en rendre compte. Ces causes doivent être divisées en directes ou déterminantes et indirectes, dans lesquelles on pourrait faire entrer les causes occasionnelles et prédisposantes.

Causes directes. Elles comprennent toutes celles dont l’action pathogénique s’exerçant directement sur l’appareil de la vision, peuvent produire des troubles fonctionnels de la rétine, du nerf optique et du cerveau, alternatifs ou simultanés.

Nous ferons entrer en première ligne dans cette catégorie, les causes traumatiques, telles que les ébranlements de l’œil à la suite de coups portés sur la tête et surtout dans la région oculaire, sans que l’on puisse constater de lésions produites. En pareil cas, il est plausible d’admettre que la rétine, après avoir été ébranlée, a pu devenir impropre à remplir ses fonctions, soit instantanément, soit à la suite de l’inflammation qu’occasionne la commotion plus ou moins