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Ainsi, les Annales d’oculistique reproduisent une note communiquée par M. Santesson au Journal d’Édimbourg sur un cas d’amaurose fort curieux.

Il s’agit d’une femme qui a eu huit grossesses consécutives et dans une période de dix ans. Elle fut atteinte d’amaurose complète et double pendant les cinq derniers mois de ses gestations. Après chaque délivrance, elle récupérait entièrement sa vue que chaque grossesse rendait de plus en plus faible ; et cette faiblesse durait aussi plus longtemps. On remarqua que l’amaurose suivait une marche analogue et mettait également chaque fois plus de temps à disparaître. Ainsi, dans les premières grossesses, la vue se rétablissait une semaine après l’accouchement ; tandis qu’après les dernières délivrances, il se passa un mois avant que le retour de la vision fût complet. Dans le journal de Naples (Il Filiatre Sebezio), il est rapporté un cas d’amaurose complète, développée à la suite d’une aménorrhée, produite par une frayeur violente, sur une fille de dix-sept ans, jouissant d’une parfaite constitution.

Les travaux scientifiques publiés en médecine humaine relatent plusieurs faits de ce genre. Un vétérinaire, Riss, a publié, dans le Recueil de médecine vétérinaire, deux faits observés sur des femelles domestiques, qui concordent assez bien avec ceux rapportés par les médecins. Ces observations ont été faites sur deux juments en état de gestation. Celle qu’il soigna en premier lieu était âgée de neuf ans et présentait une amaurose double ; il eut recours à un traitement révulsif qui fut sans effet. Néanmoins, comme le part devait bientôt s’opérer, il n’en entreprit pas d’autre avant la délivrance, se résignant à laisser la maladie poursuivre son cours jusqu’à cette époque, après laquelle il pourrait user d’un traitement mieux approprié.