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Le lendemain de la mise-bas, le propriétaire put s’assurer que sa bête avait recouvré la vue, aussi on n’eut pas besoin de recourir à l’usage de moyens curatifs. Le praticien aux soins duquel on l’avait confiée put s’assurer, quelques jours après, que les yeux étaient redevenus sensibles à la lumière.

La seconde jument soignée par ce même vétérinaire, était âgée de sept ans et presque à terme, quand elle fut frappée d’amaurose double aussi. Riss, guidé par l’exemple précédemment cité, conseilla de ne pas faire de traitement avant la mise-bas, et le succès fut aussi complet et à peu près analogue au premier ; car, le surlendemain du jour de la délivrance, la bête avait la faculté visuelle parfaitement rétablie.

Quelques auteurs, et entre autres Demours, Sanson et Beer, en ont admis l’hérédité pour l’homme ; et ils basent leur opinion sur des exemples fournis par certaines familles dont tous les membres ont perdu la vue à un âge plus ou moins avancé.

Dans nos annales ou nos écrits classiques, on ne lit guère de cas propres à faire admettre l’hérédité pour nos espèces domestiques ; cela pourrait tenir à l’imperfection ou à l’absence presque complète de documents statistiques ou, encore, à la circonspection que doivent mettre les propriétaires dans le choix de leurs étalons. Il est très probable, et l’on doit s’en applaudir, qu’un étalon, reconnu amaurotique, ne serait pas aisément accepté pour la reproduction. Néanmoins, beaucoup de femelles, rendues aveugles par cette maladie, sont pourtant utilisées comme poulinières. Dans tous les cas, la constatation de sa transmission originelle ou d’une prédisposition à la contracter serait d’une grande importance pratique et devrait faire prendre des mesures prophylactiques appropriées.