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1° Du côté de la rétine, on a quelquefois constaté la décoloration de cette membrane, une teinte verte, au lieu de la teinte grise normale, un ramollissement et même une destruction plus ou moins étendue. Il est probable que si les malades succombaient plus tôt, on trouverait quelquefois dans les capillaires de cette membrane, une congestion comparable à celle du cerveau, un épanchement sanguin, une sorte d’apoplexie dans ses mailles, un épaississement, ou bien même quelques produits inflammatoires, tels que de la sérosité, du pus ; mais ces diverses lésions, que l’ensemble des symptômes autorise et même oblige à admettre, n’ont pas été, jusqu’à ce jour, vérifiées sur le cadavre. Cela tient, sans aucun doute, à ce que les autopsies sont rares, à ce que l’on ne les fait que longtemps après la disparition des désordres primitifs, et aussi à ce que les études anatomo-pathologiques sont fort difficiles sur une substance aussi délicate que l’est le tissu rétinien.

2° Du côté du nerf optique, on a souvent noté une atrophie ; mais cette lésion était-elle cause ou effet ? Il n’a pas été possible de bien le déterminer dans la plupart des cas. D’autres fois, l’un des cordons nerveux ou tous deux étaient comprimés et détruits, même par quelque tumeur intra-orbitaire, ou intra-crânienne, qui s’était développée dans ces cavités ou y était arrivée après avoir pris naissance dans les fosses nasales. On a cité des exemples de compression occasionnée par une hypertrophie de la dure-mère. La compression, au lieu d’être produite par une tumeur étrangère au nerf, peut être la conséquence d’une maladie de ce dernier, comme un névrôme ou une dilatation anévrysmale de l’artère centrale de la rétine, ainsi qu’on en a observé des exemples.

3° Du côté du cerveau, on a rencontré tantôt une conges-