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tion sanguine, tantôt un foyer apoplectique au niveau des corps genouillés ou des tubercules quadrijumeaux ; tantôt un ramollissement de ces mêmes parties, quelquefois une tumeur développée dans leur épaisseur ou dans leur voisinage.

Les vétérinaires ont non-seulement constaté certaines de ces altérations ; mais, en outre, ils en ont signalé d’autres qui, jusques-là, étaient restées ignorées, et par suite peuvent être regardées comme spéciales aux animaux[1].

Pour connaître les lésions que le nerf optique ou la rétine ont éprouvés, ne serait-il pas possible de les soumettre à une analyse chimique comparative, en prenant pour base de comparaison les résultats analytiques de ces parties

  1. Ainsi Gellé dit avoir rencontré à l’examen des yeux amaurotiques d’animaux morts, des altérations de la rétine consistant dans une augmentation de son épaisseur, et de son opacité. Dans une autre circonstance, il l’a trouvée complètement détachée de la choroïde et, par l’immersion dans l’eau de l’œil altéré, préalablement ouvert, la membrane rétinienne s’épanouit comme une fleur radiée et offrit une multitude de filets nerveux, partant du nerf optique, qui se réunirent en faisceau en les retirant du liquide.

    Ce même auteur a vu dans une amaurose simple le nerf optique, correspondant à l’œil affecté, atrophié jusqu’à sa réunion avec son congénère, c’est-à-dire jusqu’au chiasma.

    M. Leblanc, dans son Traité des maladies des yeux, rapporte avoir constaté sur des bœufs atteints d’amaurose, la présence de tumeurs osseuses et de carcinomes qui probablement auraient occasionné cette affection. Cet habile praticien, a signalé sur un sujet de la même espèce, pareillement affecté à l’œil gauche, un épaississement de la dure-mère et de la pie-mère cérébrales du côté droit sans que la substance du cerveau présentât de lésions constatables.

    Dans le Dictionnaire pratique de médecine vétérinaire, il est fait mention des deux faits d’observation suivants et dus, l’un à M. Héring, qui l’a publié dans son ouvrage intitulé : Spécielle Pathol. und thérapie. L’observateur dit que, dans l’amaurose des animaux domestiques, il a constaté que la rétine perdait de sa cohérence et que le nerf optique devenait plus petit, plus mince et plus consistant ; que sa substance était jaunâtre comme de la cire ; que, par la division, on en obtient des fragments ressemblant à de petites tiges de phosphore. On peut suivre les traces de cette altération, qui est susceptible d’être appréciée jusques dans les couches optiques du cerveau.

    L’autre exemple, puisé dans les écrits de William Percivall, consiste dans une ossification de la rétine, trouvée par Charles Percivall, sur un cheval qui avait la