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crit en 1820, a été délaissé pendant une longue période ; mais quelques médecins, entr’autres M. Schleinger, Sandras et Deval, l’ont remis en vogue. Pour y recourir, on place sur les paupières l’éponge qui est maintenue à l’extrémité du conducteur de la pile, imbibée d’eau pure, l’autre conducteur est porté successivement sur le front, la tempe, l’occiput et entre les deux lèvres. Pour l’homme, on fait durer cette électrisation pendant huit ou dix minutes, tout en la répétant par intervalle de deux ou trois jours.

Si ce laps de temps suffit pour les petits animaux, il est probable qu’il serait trop court pour les grands ; aussi serait-il préférable de prolonger cette action électrique et de la faire durer, comme l’indique M. Lafosse dans sa Pathologie, de quinze à vingt minutes, à la condition encore de les renouveler comme précédemment. Du reste, nous n’avons aucune donnée pratique dans notre médecine qui puisse nous servir de guide pour l’application de l’électricité dans cette maladie. On pourrait encore essayer l’acupuncture ou la galvano-puncture.

Lorsque l’amaurose est symptomatique, il faut guérir d’abord la maladie qui l’a engendrée ou qu’elle accompagne. Ainsi, quand elle suit une hémorrhagie, le rétablissement de la vue a souvent lieu aussitôt que la déperdition est réparée. Mais quelquefois on les traite simultanément.

La suppression brusque d’une cause, déjà ancienne, qui produisait des déperditions, pouvant entraîner l’amaurose, il faut dans quelques circonstances forcément rétablir la sécrétion anormale pour remédier à la cécité.

L’observation suivante du docteur Deval en est un exemple tranché : elle fut faite sur une jeune personne devenue amaurotique après la destruction de poux dont la tête était infestée ; le rétablissement de la phthiriase devint indispensa-