Page:Deltil - Des abus de la saignée chez les animaux domestiques.djvu/11

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est d’origine fort ancienne. Si l’on consulte l’histoire de notre beau pays, on voit, non sans regret, qu’il n’a pas toujours été ce qu’il est aujourd’hui, alors que le commerce, l’industrie et surtout l’agriculture étaient abandonnés, sans règles, sans principes, aux mains d’un peuple asservi au joug d’une noblesse ignorante et efféminée. Cependant, de nombreuses années nous séparent de ce temps passé. Une crise terrible, mais utile à la fois, a donné ressort, au commerce, à l’industrie, et l’agriculture a marché sur cette même voie du progrès, et aujourd’hui ces paroles du ministre d’un de nos meilleurs rois : « Pâturage et labourage sont les deux mamelles de l’État, » ont été appréciées et comprises par le peuple français, et grâce au secours et à la bienveillance du gouvernement actuel, on peut dire que l’agriculture est une branche prospère.

À ces époques reculées, la plupart des cultures d’aujourd’hui étaient inconnues, de sorte que le laboureur n’avait alors pour nourrir ses animaux, pendant les longs jours de l’hiver, que les fourrages qu’il pouvait récolter des prairies naturelles, qu’on n’entretenait pas, comme le font aujourd’hui nos cultivateurs intelligents. Voyons ce qui devait se passer à cette époque, et ce qui se passe encore de nos jours en France, dans les contrées pauvres, où existent nécessairement des fermes mal exploitées, et dans lesquelles on entretient des animaux dans des conditions analogues à celles d’autrefois. Nous pourrons ensuite facilement en déduire l’origine de cette saignée prophylactique dite du printemps.

L’entretien des animaux a toujours paru difficile au