Page:Deltil - Des abus de la saignée chez les animaux domestiques.djvu/14

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nous éprouve aux premiers jours du printemps. Aussi, il n’y a pas encore très longtemps que cette pratique de se faire saigner était fort en vogue, et que bon nombre de personnes se rendaient, au moins une fois dans le premier mois de la nouvelle saison, chez le barbier du village qui pratiquait alors cette opération. Pour l’homme, il faudra donc voir dans les rares indications de cette mesure préventive, aujourd’hui presque complètement tombée en désuétude, les effets combinés d’une nouvelle saison, plutôt qu’un changement subit d’alimentation, qui cependant varie suivant les saisons, aussi bien chez l’homme que chez les animaux, mais d’une manière transitoire et non brusque comme chez ces derniers.

Au printemps, en effet, la nature se réveille, et avec elle tout ce qui la compose ; l’animal comme la plante sort de ce sommeil léthargique où l’avaient plongé les mauvais jours d’hiver, semblant, désormais, avoir reçu de nouveaux germes de vie. C’est donc à l’excitation particulière que la température du printemps communique à l’homme comme aux animaux et que le vulgaire exprime en disant que le sang est en révolution, qu’était principalement due la pratique de la saignée chez l’homme. Par conséquent, c’est dans ces deux facteurs de la nature, nouvelle végétation et température, qu’on retrouve l’origine des saignées du printemps, et non dans le nouveau régime seulement. Il est donc certain qu’à cette époque de l’enfance de l’agriculture, on devait pratiquer cette opération qui nous paraît irrationnelle aujourd’hui ; car en général les conditions d’entre-