Page:Deltil - Des abus de la saignée chez les animaux domestiques.djvu/29

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propre à stimuler le système nerveux, ce puissant moteur de la nutrition, tous les rouages composant la machine animale sont, pour ainsi dire, enrayés, ayant perdu en grande partie leur âme, comme disaient les anciens, c’est-à-dire, l’incitation qui leur est transmise à l’état normal par le système nerveux. Ce sang qui, au moyen de ses globules, doit porter l’oxygène dans les parties ultimes de l’organisme n’en contient plus assez pour opérer les métamorphoses perpétuelles qui s’accomplissent dans l’important phénomène de la nutrition. Il ne peut donc plus accomplir ses actes physiologiques au sein de l’organisme ; toutes les fonctions languissent ; l’animal maigrit, ses forces s’affaiblissent, une perturbation grave se remarque dans toutes les fonctions. L’économie languit et s’étiole faute d’un stimulant nécessaire, et ce n’est qu’après un temps assez long, qu’après avoir reçu une nourriture abondante, excitante et alibile, que les globules du sang se reforment et qu’ils récupèrent en nombre et en propriété leur taux normal, sans lequel la nutrition ne peut se faire dans de bonnes conditions. Nous voyons donc que les abus que l’on pourra faire des émissions sanguines, même sur l’organisme sain, auront toujours de fâcheuses conséquences, en portant une entrave marquée à l’accomplissement de la nutrition, et par conséquent à l’entretien de la vie.

Ce qui vient d’être dit prouve donc les funestes effets qu’ont dû obtenir les anciens en abusant de ce moyen chirurgical, et les erreurs que l’on commet encore aujourd’hui, soit en pratiquant les saignées prophylactiques, soit en plaçant les setons de précautions,