Page:Deltil - Des abus de la saignée chez les animaux domestiques.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Si la maladie persiste, à cet état d’amaigrissement succède un état de faiblesse et plus tard un état anémique ; la graisse assimilée dans tous les points du corps est brûlée, le système musculaire s’atrophie, et bientôt si un meilleur état ne succède pas à cet état maladif, l’organisme cesse pour ainsi dire de fonctionner et l’animal meurt.

Or cela étant posé, à quoi sont arrivés ces prétendus guérisseurs d’autrefois, et ces hommes qui, à une certaine époque ayant admis la nature inflammatoire de toutes les maladies, préconisaient les émissions sanguines pour toutes les affections ? Il est facile de le prévoir. Ils ont favorisé le développement de la maladie en affaiblissant par cette opération l’économie déjà débilitée par le défaut d’équilibre dans la nutrition que fait toujours naître un état maladif. Ils ont favorisé les rechutes en enlevant à l’économie cette force de réaction qui lutte sans cesse contre toutes les causes qui tendent à l’altérer ; ils ont ainsi obtenu un effet contraire à celui qu’ils s’étaient proposé ; ils ont tué au lieu de guérir.

Telles sont les fatales conséquences qui peuvent découler des abus des émissions sanguines dans le traitement des maladies. Cependant il serait téméraire d’avancer que cette opération chirurgicale doit être contre-indiquée dans toutes les affections de quelque nature qu’elles soient ; loin de nous cette pensée, car il est certaines maladies comme celles de nature inflammatoire qui doivent leur guérison à son emploi. On doit cependant, autant que possible, être sobre de ce moyen thérapeutique dans les maladies où il est indiqué.