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108 MANTITHÉE

VII
MANTITHÉE CONTRE BŒOTOS
I

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ARGUMENT[1]

Mantias de Thorikos avait été un des hommes politiques les plus considérables d’Athènes. Il était du petit nombre de ceux qui prenaient habituellement la parole dans les assemblées et qu’on appelait les orateurs. Il avait été chargé de missions importantes, soit comme trésorier de la marine, soit même comme chef d’expéditions maritimes en Thrace, à Lesbos et dans l’Asie Mineure. Il avait épousé une femme d’une grande famille, fille de Polyaratos, et veuve de Cléomédon, fils de Cléon, le célèbre démocrate si rudement attaqué par Aristophane. De ce mariage naquit un fils, Mantithée, qui, à l’âge de dix-huit ans, et du vivant de son père, se maria et eut une fille. Mantias mourut vers 356.

Après sa mort, des contestations s’élevèrent entre son fils légitime, Mantithée, et deux fils adoptifs, Bœotos et Pamphilos, dont la mère, Plangon, avait été la concubine de Mantias. On sait qu’à côté du mariage légitime, les mœurs athéniennes toléraient l’union libre, qui était souvent précédée d’une convention relative aux biens des deux parties, quoique à proprement paler il ne pût pas y avoir de dot. Mantithée admettait bien Bœo-

  1. Outre les deux discours contre Bœotos et les arguments de Libanius, voy. Aristote, Rhétorique, Il, 23, les inscriptions publiées par Bœckh, Urkunden über das Seeuwesen, n°. 2 et 10 ; Diodore de Sicile, XVI, 2 et 3 ; enfin Harpocration, v° Νότιον.