Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelques autres, mais ie crains de perdre l’heure du Meſſager, & ie ſuis aſſuré, que s’il en eſt beſoin ce ſera encore aſſés toſt au prochain voyaſge ; car ilz ne feront preſque rien de deus ou trois mois. 5 Mr Ferrier m’en mandera des nouuelles, et ie n’attens pas que vous en preniés la peine ; ie me reſerue a vous importuner lorſque i’auray achevé vn petit traité que ie commance, duquel ie ne vous aurois rien mandé qu’il ne fuſt fait, ſi ie n’auois peur que la longeur du tans 10 vous fiſt oublier la promeſſe que vous m’aués faite de le corriger & y adiouſter la derniere main ; car ie n’eſpere pas en venir a bout de deus ou trois ans, & peut eſtre apprés cela me reſoudrai-ie de le bruſler, ou du moins il n’eſchappera pas d’entre mes mains & celles 15 de mes amis ſans eſtre bien conſideré ; car ſi ie ne ſuis aſſés habile pour faire quelque choſe de bon, ie taſcheray au moins d’eſtre aſſés ſage pour ne pas publier mes imperfections. Ie ſuis,

Monſieur & Reuerend Pere,
Voſtre tres humble &
tres obeiſſant ſeruiteur,
r. descartes.

     De Hollande, ce 18 Iuillet 1629.

A Monſieur
Monſieur le Reuerend Pere
Gibieu ſuperieur en la
congregation de l’Oratoire de
Iesus, proche du Louure

A Paris.