Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rencontrent preſque touſiours, lors qu’vne partie va par degrez conjoints. Mais ce qui empeſche qu’on ne peut aller de la tierce à l’octaue, eſt à cauſe que l’octaue eſt vne des conſonances parfaites, lesquelles ſont attenduës de l’oreille, lors qu’elle entend les imparfaites ; 5 mais lors qu’elle entend les tierces, elle attend la conſonance qui leur eſt la plus proche, à ſçauoir, la quinte ou l’vniſon ; de ſorte que ſi l’octaue ſuruient au lieu, cela la trompe, & ne la ſatisfait pas. Mais il eſt bien permis de paſſer des tierces à vne autre imparſaite ; car 10 encore que l’oreille n’y trouue pas ce qu’elle attend, pour y arreſter ſon attention, elle y trouue cependant quelqu’autre varieté qui la recrée, ce qu’elle ne trouueroit pas en vne conſonance parfaite, comme eſt l’octaue. 15

| I’ay appris de Monſieur Ferrier combien vous m’auiez obligé en ſa perſonne ; et encore qu’il y ait beaucoup plus de choses en luy, qui vous peuuent conuier à procurer ſon auancement, que ie n’en reconnois en moy pour meriter l’honneur de vos bonnes 20 graces, ie n’eus pas laiſſé de reconnoiſtre que c’eſt moy qui vous ſuis redeuable des faueurs qu’il a receuës, non ſeulement à cauſe que ie l’aime aſſez pour prendre part au bien qui luy arriue, mais auſſi pour ce que mon inclination me porte ſi fort à vous honorer 25 & ſeruir, que ie ne crains pas de deuoir à voſtre courtoiſie, ce que i’auois voüé à vos meérites. Et de plus, ie ſuis bien-aiſe de me flater, en me perſuadant que i’ay l’honneur d’eſtre en voſtre ſouuenir, & que vous dai-