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120 Correspondance. 11,522-523.

affaires en autre forte ; & maintenant ie me prépare pour pafler en Angleterre dans cinq ou fix femaines, comme ie penfois défia vous auoir écrit 3 . Au relie, quand bien mefme ie demeurerois icy, ie ne le pour- rois pas auoir fans incommodité. Et, entre nous, 5 quand bien mefme ie | pourrois, ce que vous me man- dez, qu'il n'a point acheué l'inftrument de Monfieur Morin b m'en olteroit l'enuie : car il me mandoit Tan- née paffée, que Monfieur Frère du Roy luy auoit commandé de l'acheuer, & qu'on lui auoit fait venir 10 exprés des eftoffes d'Allemagne. Apres cela, ie ne voy pas quelle excufe il peut auoir, & fi en trois ans tantoft qu'il eil après, il n'en a fceu venir à bout, ie ne dois pas efperer qu'il exécute les verres, pour lef- quels il luy faudroit préparer des machines, que ie i5 tiens plus difficiles que cet infiniment. Et i'aurois grande honte, fi après l'auoir gardé deux ou trois ans, il ne venoit à bout de rien qui furpaflaft le com- mun ; on m'en pourroit imputer la faute, ou pour le moins celle de l'auoir fait venir icy pour néant. Il 20 n'eft point de befoin, s'il vous plaift, de luy parler de cecy, ni mefme que ie ne fuis plus en defifein de le receuoir, finon que vous vifîiez tout à bon qu'il s'y pré- parait, auquel cas vous luy direz, s'il vous plaift, que ie vous ay mandé que ie m'en allois hors de ce pais, & 25 que peut-eftre il ne m'y trouueroit plus. Que s'il pen- foit venir, encore que ie n'y fuffe pas, penfant y élire mieux qu'à Paris (car ceux qui n'ont pas voyagé ont quelquesfois de telles imaginations), vous le pourrez

a. Voir la Lettre précédente, page 1 25, note b.

b. Monfieur N. Clers.

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