Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/309

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ſur la diſtance des lieux, d’autant qu’ils ne ſçauent pas où ie ſuis.

Pour les lignes dont vous m’écriuez[1], ie ne ſçaurois m’exempter d’en parler ſuffiſamment en mon 5 Traitté ; mais cela eſt ſi peu de chofe, que ie m’eſtonne qu’il y ait quelqu’vn qui penſe que les autres l’ignorent ; c’eſt vne grande marque de pauureté, que d’eſtimer beaucoup des choſes de ſi peu de valeur, & qui ne ſont pas rares, à cauſe qu’elles ſont diffici|les, mais 10 ſeulement à cauſe qu’il y a peu de gens qui daignent prendre la peine de les chercher.

Pour le Liure à tirer des armes, il eft de plus d’apparence que d’vtilité ; car encore que l’art ſoit tres-bon, il n’y eſt pas toutesfois trop bien expliqué*. Les 15 libraires en payent icy cinquante francs, ſans eſtre relié, & ie n’en donnerois pas vn teſton pour mon vſage.

Ie ne penſe pas qu’il faille croire ce que vous me mandez du diamant.

Ie n’oſerois vous prier de voir M. le Cardinal de 20 Baigné à mon occaſion, car ie ne ſuis pas aſſez familier auec luy pour cela ; mais ſi vous luy parliez par quelqu’autre rencontre, & que cela vinſt à propos, ie ne ſerois pas marry que vous luy témoignaſſiez que ie l’honore & l’eſtime extrêmement.

25 I’auois oublié à lire vn billet que ie viens de trouuer en voſtre lettre, où vous me mandez auoir enuoyé ma lettre à M. Mydorge, & que vous deſirez ſçauoir vn moyen de faire des experiences vtiles. A cela ie n’ay rien à dire, après ce que Verulamius en 30 a écrit, ſinon que ſans eſtre trop curieux à rechercher

  1. Les coniques, en raison de leurs propriétés optiques ?