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XXXIV.
Descartes a [Reneri].
[Amsterdam], 2 juin 1631.
Texte de Clerselier, tome III, lettre 111, p. 602-604.

Le nom du destinataire manque dans Clerselier ; mais la fin de la lettre « ie vous en pourray dire ieudy dauantage » indique qu’elle est adressée à un correspondant habitant en Hollande, non loin d’Amsterdam, et que Descartes voit régulièrement. On peut penser, soit à Reneri, qui depuis la fin de 1629 était précepteur dans une famille à Leyde, soit à Golius, professeur de mathématiques à l’Université de la même ville, où Descartes s’était fait inscrire comme étudiant le 27 juin 1630. Il écrivait du reste à tous les deux en français, et rien ne fait supposer que Clerselier ait donné la version d’un texte latin. Mais, avec Golius, Descartes traite spécialement de mathématiques (voir les Lettres XXXIX et XL ci-après), et il est loin d’avoir la même intimité qu’avec Reneri, qui fut, de fait, son premier disciple et auquel d’ailleurs il écrira sur le même sujet le 2 juillet 163[4].

Monſieur,

Pour reſoudre vos difficultez, imaginez l’air comme de la laine, & l’æther qui eſt dans ſes pores comme des tourbillons de vent, qui ſe meuuent çà & là dans 5 cette laine ; & penſez que ce vent qui ſe joüe de tous coſtez entre les petits fils de cette laine, empeſche qu’ils ne ſe preſſent ſi fort l’vn contre l’autre, comme ils pourroient faire ſans cela. Car | ils ſont tous peſans, & ſe preſſent les vns les autres autant que l’agitation 10 de ce vent leur peut permettre, ſi bien que la laine qui eſt contre la terre eſt preſſée de toute celle qui eſt