Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/344

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2jo Correspondance. 11,333-334.

nay iamais eu enuie de le fçauoir : car pour cher- cher telles queftions, il y faut ordinairement plus de patience que d'efprit, & elles n'apportent aucune vtilité. Mais s'il y a deux perfonnes qui difputent tou- chant cela, ie croy que celuy qui tient l'affirmatiue, 5 eft obligé de monïtrer d'autres nombres qui ayent cette mefme propriété, ou bien qu'on doit donner gagné à celuy qui tient la negatiue. Et la raifon qu'il apporte pour le prouuer, me femble auoir de l'appa- rence, & eftre fort ingenieufement inuentée; mais ie 10 ne Tay pas fuffifamment examinée.

Vous me demandez en troifiéme lieu, comment fe meut vne pierre in vacuo; mais pource que vous auez oublié à mettre la figure, que vous fuppofez eftre à la marge de voftre lettre, ie ne puis bien entendre ce i5 que vous propofez, & il ne me femble point que les proportions que vous mettez, fe rapportent à celles que ie vous ay autresfois mandées, ou au lieu de &c. comme vous m'écriuez, ie mettois 4- 1— I — 1 1* I &c, ce qui donne bien d'autres confequences*. Mais afin 20 que ce que ie vous auois autresfois mandé touchant cela, euft lieu, ie ne fuppofois pas feulement le vuide; mais auffi que la force qui faifoit mouuoir cette pierre, agiffoit toufiours également, ce qui ré- pugne apertement aux loix de la Nature : car toutes 25 les puiffances naturelles agiffent plus ou moins, fé- lon que le fujet eft plus ou moins difpofé à receuoir leur[adion; & il eft certain qu'vne pierre n'eft pas éga- lement difpofée à receuoir vn nouueau mouuement, ou vne augmentation de viteffe, lors qu'elle fe meut 3o défia fort vifte, & lors qu'elle fe meut fort lentement.

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