Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/396

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282 Correspondance. h, 359.

auoient aidé à la condamnation de Galilée ; & tout le liure du P. Scheiner* montre allez qu’ils ne font pas de fes amis. Mais d’ailleurs les obferuations qui font dans ce liure, fourniffent tant de preuues, pour ofter au Soleil les mouuemens qu’on luy attribuë, que ie ne 5 fçaurois croire que le P. Scheiner mefme en fon ame ne croye l’opinion de Copernic * ; ce qui m’étonne de telle forte que ie n’en ofe écrire mon fentiment. Pour moy ie ne cherche que le repos & la tranquillité d’ef- prit, qui font des biens qui ne peuuent eftre poffedez 10 par ceux qui ont de l’animofité ou de l’ambition; & ie ne demeure pas cependant fans rien faire, mais ie ne penfe pour maintenant qu’à m’inftruire moy- mefme, & me iuge fort peu capable de feruir à inf- truire les autres, principalement ceux qui, ayant defia 15 acquis quelque credit par de fauffes opinions, auroient peut-eftre peur de le perdre, fi la vérité fe découuroit.

P. 282, 1. 2. — L’inimitié du P. Scheiner et de Galilée remontait à l’époque de la découverte des taches solaires ; Galilée l’avait faite en 1610. et dans un séjour qu’il fit à Rome au printemps de 161 1, il fit voir ces taches avec sa lunette : Scheiner, alors à Ingolstadt, en fut avisé par le P. Guldin, fit des observations et les publia au commencement de 161 2, sous le pseudonyme d’Apelles latens post tabellam, sans souffler mot de Galilée. Celui-ci, dans son Istoria e dimostra^ioni intorno aile Macchie Solari, 1 6 1 3, revendiqua hautement la priorité. S’il ne laissa pas alors percer le soupçon que le faux Apelle avait sciemment voulu lui dérober la gloire de la découverte, il l’en fit accuser plus tard par Mario Guiducci (Discorso délie Comète, 16 19, et Lettera al P. Tarquinio Gallu^i, 1620 : Opère di Galileo, éd. naz., t. VI, p. 48 et 188). Quoique Scheiner n’eût pas dévoilé son pseudonyme, Galilée était sans doute édifié à cet égard, au moins depuis les Disquisitiones mathematicœ de controversiis et novitatibus astronomicis, publiées à Ingolstadt en 1614 comme soute- nues par Locher sous la présidence de Scheiner.

2 et 6 Scheiner /«s/., N. Clers. — 17 le] la Clers.

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