Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/81

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ralement un texte plus exact et plus complet que celui que l’on connaissait.

Ces 108 copies, presque toutes datées, jointes aux 93 autographes, qui le sont aussi presque tous, nous fournissent un ensemble de 201 pièces, dont on connaît la date. Si on y ajoute les 23 lettres dont nous connaissons la date par la liste de dom Poirier, comme ces numéros ont été presque tous identifiés avec les minutes de l’édition Clerselier, on voit qu’il est possible de rétablir sûrement presque partout la chronologie.

En effet, les lettres datées donnent parfois aussi la date de celles qui ne le sont pas. Par exemple, les minutes que Clerselier a imprimées sans date, mais qui se trouvent être des réponses à Élisabeth ou à Huygens, peuvent se dater par approximation, maintenant que l’on connaît les lettres de Huygens et d’Élisabeth avec leurs dates ; et nous en daterons ainsi plus de cinquante. De même pour les lettres ou fragments de lettres à Regius, puisque l’on connaît au moins la date des lettres que celui-ci a écrites à Descartes.

Ou bien encore deux lettres sont manifestement du même jour, ou à peu de jours d’intervalle, et si l’une des deux seulement a sa date, l’autre se trouve aussi datée du même coup. Ainsi on avait déjà remarqué qu’une lettre à Mersenne était du même jour qu’une lettre à M. de Beaune, quoiqu’elles fussent imprimées dans deux volumes différents (Clers., II, xcviii et III, lxxi) ; par bonheur la seconde était datée du 20 février 1639 : voilà donc aussi la date de la première.

Plus tard, dans un autographe à Mersenne, du 5 octobre 1646, Descartes parle de trois ouvrages : De pluvià purpureà, de Wendelin ; Fundamenta Physices, de Regius ; plus un opuscule, imprimé à Paris, d’un certain Jacques Bourgeois, Sur la taille des verres de lunette. Or, dans une autre lettre, sans date et sans nom de destinataire (Clers., II, cxiii), Descartes parle de ces trois mêmes ouvrages qu’il vient de recevoir, et en remercie son correspondant. C’était Constantin Huygens qui recevait les paquets de livres à l’adresse de Descartes et les