Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, II.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
104
III, 313-314.
Correspondance.

ci-après), Roberval avait dû en communiquer une partie à Mersenne : mais, à ce moment, il n'avait probablement pas achevé la rédaction.


Quand Monfieur Defcartes aura bien entendu la Méthode de Monfieur de Fermât, De maximis & mi- nimis, & de inuentione tangentium linearum curuarum, alors il ceflera d'admirer que cette Méthode ait trouué des deffenfeurs, & admirera la Méthode mefme, qui eft excellente & digne de fon Autheur. Or il n'eft pas vraisemblable que M. Defcartes l'ait entendue iufques icy, puis qu'ayant fait des objedions abfurdes à l'encontre par fon premier Efcrit[1] aufquelles nous auons répondu fuiuant l'intelligence que nous auons de la mefme Méthode[2], il réplique de forte qu'il s'enueloppe dans d'autres, autant ou plus abfurdes ; que les premières; & tant aux vnes qu'aux autres, il fabrique des raifonnemens à fa mode, lefquels il prétend déduire de cette Méthode, & fuppofe que Monfieur de Fermât en auroit fait de pareils en pareilles queflions ; quoy que ces raifonnemens foient contraires, non feulement à la mefme Méthode, mais aussi à la Méthode générale de raifonner en tous fujets, ayant des défauts contre les règles ordinaires de la Logique. En quoy Monfieur Defcartes ne peut éuiter l'vn des deux, fçauoir, ou qu'il ignore la Méthode, fuiuant laquelle il raifonne fi mal en des queftions aufquelles il eft très-facile de bien raifonner fuiuant la Méthode mefme, ou bien qu'il ne procède pas de bonne foy, fi n'ignorant pas l'excellence de la Me-

  1. Lettre XCIX, tome I, p. 486.
  2. Ecrit perdu. Voir plus haut p. 1.