Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, II.djvu/145

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m, 3i8-3i9. CXX. — Avril i6jS. m

demeurans les autres noms comme ils font dans les Efcfits, tant de Monfieur de Fermât que de Monfieur Defcartes.

La féconde faute de Monfieur Defcartes eft encore

5 pire I que la première, & fort confîderable en luy, qui a traitté de la Méthode de bien raifonner, pource qu elle eft directement contre les préceptes du bon raifonnement & de la vraye Logique; laquelle en- feigne que, pour conclure vne propriété fpecifique de

lo quelque fujet que ce foit, il faut dans les propofitions, defquelles les argumens font compofez, employer au moins vne autre propriété fpecifique du mefme fujet, c'eft à dire qu'elle foit tirée de fa nature propre, & qu'elle ne conuienne qu'à luy; autrement, fi on ne

i5 raifonne que fur des proprietez génériques, & qui conuiennent à d'autres fujets, on ne conclura iamais des proprietez fpecifiques du fujet dont eft queftion ; c'eft vne vérité que doiuent fçauoir tous ceux qui font profeffion de bien raifonner, & laquelle Monfieur de

20 Fermât n'a pas ignorée, puifque dans fon traité il n'y a rien qui ne luy foit conforme, & qu'il employé dans fon raifonnement des proprietez fpecifiques de fon fujet, lefquelles eftant dextrement méfiées auec des proprietez génériques & vniuerfelles , feruent pour

25 conclure les autres proprietez fpecifiques defquelles il abefoin.

Au contraire M. Defcartes, voulant à tort contre- dire M. de Fermât fur le fujet des tangentes de l'hy- perbole, fabrique vn raifonnement à fa mode, auquel

3o il n'employé que des proprietez fi vniuerfelles, qu'elles conuiennent non feulement à toutes les feélions

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