Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, II.djvu/240

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2o6 Correspondance. i, 208-209.

en ces deux pages qu'expliquer la comparaifon d Vn aueugle, laquelle i'ay principalement aportée pour faire voir en quelle forte le mouuement peut paffer fans le mobile. Et ie ne croy pas que vous penfiez,lors que cet aueugle touche fon chien de fon ballon, qu'il 5 faille que ce chien pafTe tout le long du bafton iufques à fa main, afin qu'il en fente les mouuemens. Mais afin que ie vous réponde in forma, quand vous dites que le mouuement n'eft iamais fans le mobile, dijîin- guo; car il ne peut véritablement eftre fans quelque 10 cors, mais il peut bien eftre tranfmis d'vn corps en vn autre, & ainfi pafler des corps lumineux vers nos yeux, par l'entremife d'vn tiers, à fçauoir, comme ie dis en la page 4, par l'entremife de l'air & des autres cors tranfparens, ou, comme i'explique plus diftinftement 1 5 en la page 6, par l'entremife d'vne matière fort fubtile, qui remplit les pores de ces corps, & s'étend fans inter- ruption depuis les Aftres iufques à nous. Au refte, i'ay icy à vous auertir que vous m'attribuez fouuent des opinions aufquelles ie n'ay iamais penfé, comme 20 lors que vous dites que les couleurs & la Lumière ne font félon moy qu'vne mefme nature^ & que le mobile, qui ejl dans les corps lumineux, nefï autre félon moy que la ma- tière fubtile; et par-cy & par-là en d'autres endroits, que ie laifTe couler fans rien dire, | afin de ne vous pas 25 interrompre.

8 . Apres auoir cy-deffus &c *.

Resp. On peut icy remarquer que ie n'ay commencé à parler des parties rondes de la matière fubtile, que fur la fin des Météores, à l'occafion des couleurs de 3o

a. Voir t. I, p. 544, 1. 8.

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