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226 Correspondance. 1,329-330.

tomber vers la terre, fi ce n'eftoit que leur grand éloi- gnement leur en ofte entièrement l'inclination De plus, nous voyons que les gros oyfeaux, comme les grues, les cigoignes &c., ont beaucoup plus de faci- lité a voler au haut de l'air que plus bas, & cela ne 5 pouuant eftre entièrement attribué a la force du vent, a caufe que le mefme arriue aufly en tems cal | me, nous auons occafion de iuger que leur efloignement de la terre les rend plus légers. Ce que nous confirment aufly ces dragons de papier que font voler les enfans, 10 & toute la neige qui efl dans les nues. Et enfin, fi l'ex- périence que vous m'auez mandé vous mefme auoir faite, & que quelques autres ont auflj efcrite, eft véri- table, a fçauoir que les baies des pièces d'artillerie tirées diredement vers le Zenith ne retombent point^, i5 on doit iuger que la force du coup, les portant fort haut, les efloigne fi fort du centre de la terre que cela leur fait entièrement perdre leur pefanteur. Voyla tout ce que ie puis dire icy de Phyfique fur ce fuiet.

le paflTe maintenant aux raifons mathématiques, 20 lefquelles ne fe peuuent eftendre qu'a la pefanteur re- latiue, & il faut a cet eflfeâ: déterminer l'autre par fup- pofition, puifque nous ne l'auons fceu faire autre- ment. A fçauoir, nous prendrons, s'il vous plaift,pour la pefanteur abfoluë de chafque cors, la force dont il 2 5 tend a defcendre en ligne droite, eilant en noilre air ordinaire a certaine diftance du centre de la terre, &

��a. Descartes avait d'abord écrit : si ce n'estoit leur grand éloignement qui leur en oste entièrement l'inclination. Il a ajouté que avant leur grand éloignement, et barré qui après.

b. Voir tome I, p. 287, 1. 10 ; 29?, 1. !>. '

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