Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, II.djvu/383

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Monſieur,

le n’ay iamais l’honneur de receuoir de vos lettres, que ie n’y trouue occafion de commencer ma réponfe par des remercimens ; mais i’ay peur de vous ennuyer 5 de ce ftile ; et pour ce que toutes les Mufes de France auront part à la faueur que vous m’auez faite, d’intercéder pour elles enuers celles de Leyde, touchant les Liures Arabes que M. Hardy defire voir’, ie leur veux laiffer le foin des paroles pour vous en rendre grâces,

10 & me contenter de reflentir en effet que c’eft moy qui vous en ay l’obligation.

le trouuerois étrange que M. de Balzac ne vous euft point écrit fur la perte qui vous arriua l’année paffée , s’il auoit fceu qu’elle vous touchafl au point qu’elle

i5 faifoit; mais eftant, comme il eft, fi amateur de la liberté que mefme fes jartieres & fes aiguillettes luy pefent*=, il n’aura pu fans doute fe perfuader qu’il y ait des liens au monde qui foient fi doux, qu’on ne fçau- roit en eftre déliuré fans les regretter. Et ie puis d’ail-

20 leurs répondre qu’il efl des plus conftans en fes amitiez, bien qu’il ne foit pas touûours des plus diligens à le témoigner par fes lettres.

Ie ne ſçaurois vous répondre de ce que i’ay fait tout

a. Voir plus haut pages 285-286, éclaircissement.

b. La mort de Madame de Zuylichem, le 10 mai 1637.

c. Tallemant {Historiettes, édit. P. Paris, IV, 96-97) raconte ceci de Balzac : « Les justaucorps luy ayant semblé commodes, il en avoit de toutes façons, de treillis, de tabis, de bleus et d’incarnats. » Lire ib. une anecdote sur la singularité de son accoutrement à la campagne : « Un jour le mareschal de Clairambauld, conduit chez lui par le chevalier de Meré, le trouva si extravagamment vestu qu’il le prit pour un fou, et ne vouloit pas avancer... »