Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, II.djvu/397

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I, ïj4-a35. CXLIII. — 12 Septembre i6j8. j6j

toiiie fi grande, que ie penfe eftre obligé de faire mon mieux pour fatisfaire à tout ce qu'il vous a plû dere- chef me propofer.

4. Vous commencez par le quatrième article de 5 mes réponfes, où ie ne nie pas que le mot d'aéîion ne

fe prenne pour le mouuement; mais ie dis que fa fi- gnification eft plus générale, & qu'il fe prend auffi pour l'inclination à fe mouuoir. Car, par exemple, fi deux aueugles tenans vn mefme bafton le pouffent fi

10 également, l'vn à l'encontre de l'autre, que ce bafton ne fe meuue point du tout, & auffi-toft après qu'ils le tirent fi également qu'ils ne le remuent non plus qu'auparauant; et ainfi que, l'vn faifant diuers efforts, l'autre en faffe en mefme temps de contraires, qui

1 5 leur foient fi iuftement égaux que le bafton demeure toufiours immobile; il eft certain que chacun de ces aueugles, par cela feul que ce bafton eft fans mouue- ment, peut fentir que l'autre aueugle le pouffe ou le tire|auec pareille force que luy; et ce qu'il fent ainfi

20 en ce bafton, à fçauoir fa priuation de mouuement en tels & tels diuers cas, fe peut nommer les diuerfes adions qui font imprimées en luy par les diuers ef- forts de Tautre aueugle. Car lors que ce dernier le tire, il ne fait pas fentir au premier la mefme aftion

25 que lors qu'il le pouffe, &c.

5 . Encore que le mot de comme puft eftre pris en quelque autre fens, on ne doit pas, ce me femble, me refufer de l'entendre au fens que i'ay expliqué, car il eft entièrement félon Tvfage.

3o 6. Le mobile dans les corps lumineux eft leur propre matière; le moteur eft le mefme qui meut tous les

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