Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, II.djvu/619

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

II. i8î. CLXXIII. — Octobre lôjp. ^8^

viuent. Que fi on leur impute à crime d'eftre Papifles, ie veux dire de receuoir leur miffion du Pape, & de le reconnoiftre en mefme façon que font les Catholiques de France & de tous les autres Pais où il y en a, fans 5 que cela donne de ialouûe aux Souuerains qui y com- mandent, c'eft vn crime fi commun, & fi effentiel à ceux de leur profeffion, que ie ne me fçaurois per- fuader qu'on le veuille punir à la rigueur en tous ceux qui en font coupables; et fi quelques -vns en

lo peuuent eftre exceptez, ie m'affure qu'il n y en a point qui le méritent mieux que ceux-cy, ny pour qui vous puiffiez plus vtilement vous employer enuers fon Al- teffe ; et i'ofe dire que ce feroit vn grand bien pour le Pais, que tous ceux de leur profeffion leur refiTem-

i5 blaflent.

Vous trouuerez peut -eftre eftrange que ie vous écriue de la forte de cette affaife, principalement fi vous fçauez que ie le fais de mon mouuement, fans qu'ils m'en ayent requis*, & nonobftant que ie iuge

20 qu'ils ont pluûeurs autres amis, dont ils peuuent pen- fer que les prières auroient plus de force enuers vous que les miennes, & mefme que ie fçay que l'vn d'eux vous eft tres-connu; mais ie vous diray, qu'outre l'eftime très particulière que ie fais d'eux, & le deûr

a 5 que i'ay de les feruir, ie confidere auffi en cecy mon propre intereft : car il y en a en France, entre mes faifeurs d'objeélions, qui me reprochent la demeure de ce Païs, à caufe que l'exercice de ma Religion n'y eft pas libre* ; mefme ils difent que ie ne fuis pas, en

3o cela, fi excufable que ceux qui portent les armes pour la deffenfe de cet Eftat, pource que les interefts en font

CORRBSPONOANCB. II. 74

�� �