Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, II.djvu/622

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�^88 Correspondance. n, 183-184.

cas que ce cors fortill de fa place. Ainfy, par exemple, s'il y auoit vn homme dans le tonneau B, qui bouchait tellement de fon cors le trou marqué A, qu'il erapef- chaft que l'eau n'en puft fortir, il fenti- roit fur foy la pefanteur de tout le cy- 5 lindre d'eau ABC, dont ie fuppofe la bafe de mefme grandeur que le trou A, d'autant que, s'il defcendoit en bas par |ce trou, tout ce cylindre d'eau defcen- droit auffy ; mais s'il eft vn peu plus 10 haut, comme vers B, en forte qu'il n'empefche plus l'eau de fortir par le trou A & que ce trou foit bou- ché, il ne doit fentir aucune pefanteur de celle qui eft fur luy entre B & C, d'autant que, s'il defcendoit vers A, cete eau ne defcendroit pas auec luy, mais au i5 contraire vne partie de l'eau qui eft fous luy vers A, de mefme groffeur qu'eft fon cors, monteroit en fa place, de façon qu'au lieu de fentir que l'eau le prefle de haut en bas, il doit fentir qu'elle le fouleue de bas en haut : & cela s'accorde a expérience. 10

j. L'eau des pompes monte auec le pifton qu'on tire en haut, a caufe que, n'y ayant point de vuide en la nature, il ne fe peut faire aucun mouuement, qu'il n'y ait tout vn cercle de cors qui fe meuue en mefme tems. Comme icy, le pifton A eftant tiré en haut, il faut 25 que l'air qui eft vers B aille vers C, & que celuy qui eft vers C aille en la place de l'eau qui eft vers D, & que cete eau monte en la place de celle qui eft vers E, & celle cy en la place du pifton A. Ce qui arriue lors

n-i3 & que. . . bouché ont. — 20 &. . . a] ce qu'on voit par. — 23 fe] s'y. — 26 eft] eftoit.

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