Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/107

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P(etit)[1]. Si cela eſt, ie ne m’eſtonne pas qu’il ait voulu engager ſa réputation pour l’amour de ſon parent ; mais ie m’eſtonne de ce qu’il a oſé m’enuoyer ſa belle Velitation, veu qu’elle ne ſert qu’à me monſtrer ſon 5 impuiſſance, pour ce qu’il n’y dit pas vn ſeul mot contre moy, mais ſeulement contre des chimeres, qu’il a feintes pour les refuter & me les attribuer à faux. Comme ce qu’il me fait dire, que ceſſat determinatio | deorſum, tanquam ſi annihilaretur, nec vlla ſuccederet 10 ſurſum ; & que manet ſola & eadem determinatio dextrorſum faiſant force ſur le mot de ſola, auquel ie n’ay iamais penſé[2]. Ie ne ſçay ſi i’ay bien deuiné ; mais ie coniecture que cette Velitation a eſté la Preface que le Répondant a recitée, auant que de commencer la 15 diſpute. Vous m’apprendrez, s’il vous plaiſt, ce qui n’eſt.

Ie vous enuoye icy d’autres Theſes[3], dans leſquelles on n’a rien du tout ſuiuy que mes opinions, afin que vous ſçachiez que s’il y en a qui les rejettent, il y en a 20 auſſi d’autres qui les embraſſent. Peut-eſtre que quelques-vns de vos Medecins ne feront pas marris de voir ces Theſes ; & celuy qui les a faites en prepare encore de ſemblables ſur toute la Phyſiologie de la Medecine, & meſme, ſi ie luy voulois promettre 25 aſſiſtance, ſur tout le reſte ; mais ie ne la luy oſe promettre, à cauſe qu’il y a mille choſes que i’ignore ; &

  1. L’exemplaire de l’Institut donne le nom de Petit, accepté par Baillet (II. 79)
  2. Voir ci-après la lettre du 29 juillet 1640 (Clers., III, p. 77, B).
  3. Les thèses soumises à Descartes par Regius (lettre CLXXXVIII, p. 60 ci-avant, B), et que les écoliers de celui-ci soutinrent à Utrecht en juin 1640.