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iii.sgîôgî. CXCVII. — Juillet 1640. 103

ment demonftré Texillence de Dieu & l'immatérialité de l'Ame humaine; mais, pour ce que cela dépend de plufieurs raifonncmens qui s'entre-fuiuent, & que, fi on en oublie la moindre circonilance^ on ne peut

5 bien entendre la conclulion, fi ie ne rencontre des perfonnes bien capables & de grande réputation pour la Mctaphyfique, qui prennent la peine d'examiner curieufement mes raifons, & qui, difant franchement ce qu'ils en penfent, donnent par ce moyen le branle

10 aux autres pour en iuger comme eux, ou du moins pour auoir honte de leur contrejdire fans raifon, ie preuoy qu'elles feront fort peu de fruit. Et il me femble que ie fuis obligé d'auoir plus de foin de donner quelque crédit à ce traitté, qui regarde la

i5 gloire de Dieu, que mon humeur ne me permettroit d'en auoir, s'il s'agiffoit d'vne autre matière.

Au refle, ie croy que ie m'en vais entrer en guerre auec les lefuites; car leur Mathématicien de Paris" a refuté publiquement ma Dioptrique en fes Thefes;

20 fur quoy i'ay écrit à fon Supérieur ""j afin d'engager tout leur Corps en cette querelle. Car, bien que ie fçache afTez, il y a long-temps, qu'il ne fait pas bon s'attirer des aduerfaires, ie croy pourtant que, puis qu'ils s'irritent d'eux-mefmes & que ie ne le puis éui-

25 ter, il vaut mieux vne bonne fois que ie les rencontre tous enfemble, que de les attendre Fvn après l'autre, en quoy ie n'aurois iamais de fin.

Cependant mes aflfaires domeftiques m'appellent en France, & fi ie puis trouuer commodité pour y aller

a. Le P. Bourdin. Voir lettre CXCV, p. 94.

b. Le P. Hayneuve. Lettre CXCVI, p. 97.

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