Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/134

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122 Correspondance. ii, 23o-2?i.

i'ay crû vous deuoir renuoyer, pource qu'elle femble n'eflre qu'vne partie d'vn plus long difcours*. le croy que M. de Martigny vous aura fait voir ce que i'écris au Reéleur des lefuites^ à l'occaûon de ces Thefes; car vous ne m'en auiez point nommé l'autheur, & i'ay 5 efté bien aife de l'ignorer, pour auoir plus d'occafion de m'adreffer au Cors.

Les hiftoires de la foye qui croift au front d'vne fille, & de l'efpine qui fleurift fur le cors d'vn Efpa- gnol, méritent bien qu'on s'en enquiere fort particu- lo librement. Et pour la foye, ie ne puis croire que ce foit de la vraye foye qui croilfe, mais vne excrefcence de chair qui, fortant par le trou de la cicatrice que la foye a laifle, en reprefente aucunement la figure, ou peut-ellre du poil qui fort de ce trou, ce qu'on peut i5 aifément iuger à l'œil. Mais pource que vous dites qu'on ne fçauroit expliquer ce Phainomene, en ne mettant point d'autre principe de vie dans les ani- maux que la chaleur, il me femble, au contraire, qu'on le peut bien mieux expliquer qu'autrement; car la 20 chaleur eftant vn principe commun pour les animaux, les plantes, & les autres cors, ce n'efl pas merueille que la mefme férue à faire viure ] vn homme & vne plante; au lieu que, s'il falloit quelque principe de vie dans les plantes, qui ne full pas de mefme efpece 25 que celuy qui eft dans les animaux, ces principes ne pourroient pas fi bien compatir enfemble.

3 Mart. — 4 de Icfuites. — — 20 après expliquer] ainfi 12 après mais] ou ajoiilé. — ajouté. — 23 que la] qu'elle. i3 que] où. — 14 laiiréj cfté.

a Lettre CXCVI, qui avait été adressée aux soins de Martigny.

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