Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/164

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que les Ieſuites ſe mettent en poſture de gaigner mon amitié, en ce qu’ils vont vous tailler de la beſoigne ; & enfin i’attendray, & toute raiſon le requiert, que tant d’autres obieéctions, qui vous ont eſté faictes, paroiſſent vn iour en ordre aueq vos ſolutions[1], ne ſe pouuant 5 dire combien tout le publiq s’en tiendrat obligé a voſtre amitié.

Le perpetuel mouuement de cette armée m’a fait negliger de vous enuoyer de certaines Theſes Philoſophiques, & pour la plus part Mathematiques, que 10 le Pere Merſenne me mande auoir [eſté] diſputées a Paris, ou on s’en prend auſſi a voſtre matiere ſubtile & autres poſitions[2] ; & maintenant qu’il ſeroit temps de vous les communiquer, ie les trouue eſgarées, mes gens me faiſant croire que, parmi d’autres pacquets 15 de reſerue, ie les auroy enuoyés dans mon bateau. Elles paroiſtront en quelque endroit, & vous les aurez, ſi tanti eſt & n’aymez mieux d’attendre a les veoir a voſtre arriuée a Paris, ou le Pere Merſenne vous en cornera bien d’autres. 20

Mais, Monſieur, ce ſera a mon tres grand regret ; car, en me nommant le deſſein de ce voyage[3] ; il m’a ſemblé d’vn coup de tonnerre qui me frappoit, & vous dis franchement, bien que ce me ſoit prœuiſum telum, qu’il me touche par trop viuement. Ce que ie penſe y 25 auoir preueu, eſt le deſplaiſir que ce ſot garçon[4] vous aura donné, comme ſouuent de mauuais obiects par-

  1. Voir t. II, p. 49, l. 23 ; p. 247, l. 5-6 ; p. 267, l. 14 ; p. 392, l. 17 ; p. 547, l. 11.
  2. Voir lettres CXCV et CXCVI, p. 94 et 97 ci-avant.
  3. Page 103, l. 28.
  4. Stampioen.