Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/171

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nr, sgs. CCIII. — Août 1640. i«o

fera bejlia, lors que vous auez fceu que i'auois deflein d'aller en France^; car, fi ie m'en fouuiens, c'eft ainfi que luftinien nomme ceux qui n'ont pas animum re- deundi^, & ie me propofe de ne faire qu'vne courfe de 5 quatre ou cinq mois. le me plains auffi du fujet que vous dites auoir appris de mon départ ; car ie ne fuis pas, grâces à Dieu, d'humeur fi déraifonnable ny fi tendre. le fçay très-bien que les plus beaux corps ont toujours vne partie qui eft fale ; mais il me fuffit de ne

10 la point voir, ou d'en tirer fujet de raillerie, fi elle fe monftre à moy par mégarde; et ie n'ay iamais efté fi dégoûté que d'aimer ou eflimer moins, pour cela, ce qui m'auoit femblé beau ou bon auparauant. Au refte, Monfieur, en me plaignant de ce que vous m'auez iugé

i5 d'autre humeur que ie ne fuis, ie ne laifife pas de me fentir tres-obligé de la bien-veillance qu'il vous plaill me témoigner par cela mefme, & ie vous fupplie tres- humblement de croire que ie feray toute ma vie, &c.

a. Page i52, 1. 22.

b. Institutes,\. II, Tit. i, § 14 et i5. Les juristes distinguaient avec soin, parmi les bêtes sauvages, les animalia fera, qui n'appartiennent à per- sonne, et les animalia mansuefacta. Ceux-ci sont des animaux sauvages, qui, domestiqués dans une certaine mesure, ont l'habitude d'aller et de revenir (par exemple, les abeilles, le cerf, tel que le décrit Virgile, ^Enéide, VII, 483, etc.); tant qu'ils conservent l'esprit de retour, an/wMw redeundi, j\s sont la propriété de leur maître; mais ils redeviennent <j«iwa//a/era, c'est-à-dire res nullius, s'ils perdent l'esprit de retour.

c. Page i52, 1. 26.

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