Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/194

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée

iBi Correspondance.

» rendus fluides, s'euaporent et se dissoluent en l'air, comme dessus, mesmc » le sel; et quant au caput mortuum, il se dissoudroit aussy, n'estoit l'em- » peschement susdit. Pour les figures qu'il veut faire passer pour formes, a ou du moins pour noter la distinction des choses, ie trouue qu'il y a » bien a penser, quoy que peut estre ce soit le plus court. Mais comme ic " n'entends pas bien son dessein par ce peu de lignes que vous m'auez » escrit de son opinion, aussi ne vous en diray rien pour cette occasion. » {Ib.J.4ii,p.75o.)

Page i8i, 1. 7. — La pensée communiquée à Descartes par Mcrscnne avait été extraite par lui d'une lettre, en date du 18 août 1640, qui lui avait été adressée par le P. J. Lacombe, minime à Blaye. Dans la lettre sui- vante, CCVII du 3o septembre, art. 3, Descartes reviendra sur la question, mais ici il ne connaît peut-être l'argument du P. Lacombe que sous une forme plus ou moins modifiée par Mersenne. Voici exactement le passage de la lettre précitée dont il s'agit :

« le ne voy pas comme auec quelque apparence de raison les athées » peuuent rendre toutes choses indépendantes. Ils ne peuuent pas au » moins nier qu'il n'y aye quelque production en la nature, car il y a des » mouuemens et des vnions, et mesme des espèces comme celles qui se » voient aux miroirs, sans que ces estres soient composés des atomes » éternels. Que s'il y a quelque production, pour quelle raison niera-(,n B que tout ce au dessus de quoy on pourra conceuoir vn estre plus parfaict » ne puisse estre produict? Or pouuoir estre produict et estre absolument » indépendant, ne s'accordent pas ensemble. Certes tout estre que nous » conceuons distinctement comme possible est possible. Or nous conceuons B distinctement que tout estre qui n'est pas tout estre, et qui n'est pas K absolument parfaict, peut estre produict. Puisque nous voyons par expe- » rience qu'il y a des estres imparfaicts qui sont produicts, de dire que j) toutes choses soient esgallement parfaictes, comme veulent les athées, » cela choque si fort le sens et l'expérience que ie ne sçay comme on l'a a peu seullement penser. Diront-ils que mon image représentée dans vn » miroir est aussy parfaicte que moy? » {Bibl. Nat., MS.fr. n. a. 6204, p. 2 12-21 3.)

Remarquons que le P. Lacombe, dont nous aurons, aux éclaircissements des lettres CCVII et CCX, à citer d'autres passages, est, en tout cas, un esprit absolument indépendant et qu'il ne connaissait certainement pas, en i6.j0, \e Discours de la Méthode.

�� �