Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/271

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée

11,2-5, CCXXII. — Décembre 1640. 259

qu'eftant extrêmement fon feruiteur. ie ferois tres- marry de luy déplaire, & qu'eflant tres-zelé à la Re- ligion Catholique, l'en reuere généralement tous les chefs. le nadjoufle point que ie ne me veux pas met- 5 tre au hazard de leur cenfure ; car, croyant très-fer- mement l'infaillibilité de l'Eglife, & ne doutant point aufli de mes raifons, ie ne puis craindre qu'vne vérité foit contraire à l'autre.

Vous auez raifon de dire que nous fommes auffi

10 affurez de noftre libre Arbitre que d'aucune autre notion première ; car c'en eft véritablement vne.

Quand vne chandelle s'allume à vne autre % ce n'efl qu'vn mefme feu qui s'eûend d'vne mefche à l'autre, pource que les parties de la flamme, agitées par la

1 5 Matière tres-fubtile, ont la force d'agiter & de feparer celles de cette autre mefche; & ainfi ce feu s'aug- mente, puis il eft diuifé en deux feux, quand on fe- pare ces deux mefches.

Mais ie ne puis bien expliquer le feu qu'en don-

20 nant toute ma Philofophie, & ie vous diray , entre nous, que ie commence à en faire vn Abrégé, où ie mettray tout le Cours par ordre, pour le faire imprimer auec vn Abrégé de la Philofophie de l'Ecole, tel que celuy du F. Euft(ache)^,fur lequel i'adjoûteray mes Notes à

25 la fin de chaque Queftion, qui contiendront les di- uerfes opinions des autheurs, ce qu'on en doit croire de toutes, & leur vtilité; ce que ie croy pouuoir faire en telle forte, qu'on verra facilement la comparaifon de l'vne auec l'autre, & que ceux qui n'ont point

a. Voir ci-avant page 232, 1. 24.

b. Cf. plus haut, p. 232, 1. 6, et p. 233, 1. 1 1.

�� �