Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/276

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264 Correspondance. n, 277-278.

pofent le plexus mirabilis, & qui ne vont point du tout iufques au cerueau ; car c'efl quafi une règle générale par tout le cors, qu'il y a des glandes, où plufieurs branches de veines ou d'artères fe rencontrent. Et ce n eft pas merueille auffi \ que les carotides enuoyent en 5 ce lieu-là plufieurs branches ; car il y en faut pour nourrir les os & les autres parties, & auffi pour fepa- rer les plus groffieres parties du fang des plus fubtiles, qui montent feules, par les branches les plus droites de ces carotides, iufques au dedans du cerueau, où eft le 10 conarium. Et il ne faut point conceuoir que cette fepa- ration fe faife autrement que mechanicè, de mefme que, s'il flote des joncs &. de l'efcume fur vn torrent, lequel fe diuife quelque part en deux branches, on verra que tous ces joncs & cette efcume iront fe i5 rendre en celle où l'eau coulera le moins en ligne droite. Or c'eft auec grande raifon que le conarium eft fcmblable à vne glande, à caufe que le principal office de toutes les glandes eft de receuoir les plus fubtiles parties du fang qui exhalent des vaifl'eaux qui 20 les enuironnent, & le fien eft de receuoir en mefme façon les efprits animaux. Et d'autant qu'il n'y a que luy de partie folide en tout le cerueau, qui foit vnique, il faut de neceffité qu'il foit le iiege du fens commun, c'eft à dire de la penfée, & par confequent de l'ame ; 25 car Ivn ne peut eftre feparé de l'autre. Ou bien il faut auoùer que l'ame n'eft point immédiatement vnie à aucune partie folide du cors^ mais feulement aux ef- prits animaux qui font dans fes concauitez, & qui y entrent &l fortent continuellement ainfi que l'eau d'vne 3o riuiere, ce qui feroit eftimé trop abfurde. Outre que

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