Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/648

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6^6 Correspondance. ii. 509-510.

Pour l'opinion de ceux qui croyent que, plus on eft de temps à imprimer le mouuement, plus ce mouue- ment eft grand, elle n'eft véritable que, lors qu'au bout de ce temps, le cors meu acquiert vne plus grande vi- tefle ; car s'il fe meut également vifte, il a toufiours 5 autant de mouuement, par quelque caufe que ce mou- uement ayt efté imprimé en luy ; & on ne fçauroit ieter de la main vne baie auffy loin qu'auec vn pifto- let, û ce n'eft qu'on léleue plus haut, à caufe que le iet horizontal du piftolet ne va pas fi loin que le iet 10 de ^o ou 4^ degrez fait auec la main.

Enfin l'impreffion & le mouuement & la viteire,con- fiderez en vn mefme cors, ne font qu'vne mefme chofe ; mais, en deux cors difFerens, le mouuement ou l'impreffion font differens de la vitefle. Car (i ces i5 deux cors font autant de chemin l'vn que l'autre en mefme temps, on dit qu'ils ont autant de vitefTe ; mais celuy qui contient le plus de matière, foit à caufe qu'il eft plus folide, foit à caufe qu'il eft plus grand, a be- foin de plus d'impreffion & de mouuement pour aller 20 aufïy vifte que l'autre. Mais il ne fe troùue point de médium- qui n'empefche le mouuement des cors, fi ce n'eft pour certaine vitejfe feulement, & ainfy on ne le peut fuppofer au regard de diuers cors, comme vn de moelle de fureau, l'autre de | plomb; car le jnedium, qui 2 5 ne refifte point à l'vn, refifte neceftairement à l'autre.

Au refte, i'ay à me plaindre de vous de ce que, vou- lant fçauoir mon opinion touchant les iets de l'eau, vous vous eftes adrefîe à M . de Zuylichem pluftoft qu'à

3 bout] regard. — 7 on] l'on. — 25 & ajouté avant l'autre. — 28 de l'eaul d'eau.

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